Pourquoi est-ce que le DarkWeb existe?

Dans le précédent billet intitulé Le Darknet, une zone de non-droit? nous avions introduit le Darknet et avions présenté les confusions qui règnent dans les esprits au sujet de la notion. Il serait associé au banditisme en ligne et à la cybercriminalité (ce qui au fait, n’est pas entièrement faux). Mais au fait, s’il existe le Darknet, il doit bien y avoir une raison. C’est ce que nous allons essayer de comprendre dans ce billet.

Ses origines ne sont pas si sombres

Pour illustrer les origines du Darknet, nous allons prendre l’exemple d’un des plus fameux Darknets, Tor. Il est important de noter que le DarkWeb abrite les Darknets. Les Darknets sont l’ensemble des réseaux qui constituent le DarkWeb.

Revenons à notre Tor. Il a été créé aux Etats-Unis d’Amérique, dans les années 1990 par le US Naval Research Laboratory. Il a évolué dans un contexte militaire avant de passer sous licence libre en 2004. Depuis 2006, sa maintenance est assuré par  » The Tor Project « . Cela veut dire que le concept de Tor n’a rien de répréhensible et que Tor peut facilement être trouvé et téléchargé en ligne.

Que vante le Darknet?

Tor est une sorte de navigateur S’il est passé en Open source, c’est que le projet Tor poursuit des objectifs nobles par essence. La philosophie même est de garantir la liberté de pensée et d’expression. Pour y arriver, le projet se base sur se base sur des mécanismes complexes de cryptage, qui sont destinés à garantir l’anonymat et la confidentialité de ses usagers.

Le Darknet fait transiter le trafic par plusieurs couches de telle façon qu’on ne puisse plus, à la sortie, en déterminer l’origine. De cette façon, il sera difficile de déterminer votre adresse IP quand vous vous servez du Darknet.

Le Darknet, dans son usage idéal, permet donc par exemple d’envoyer sensibles par voie de coffre fort numérique et qui doivent être transmises de façon anonyme (dossiers personnels, bases de données, fichiers stratégiques, confidentiels, formules, procédés…). C’est bien une noble pensée pour les activistes, lanceurs d’alerte et journalistes (et même des minorités philosophiques, politiques et idéologiques) des pays où la liberté d’expression n’est pas la valeur la mieux partagée. Seulement, cet l’idéal est-il resté immaculé?

L’usage du Darknet est sorti de son cadre idéologique

Comment donc le Darknet a bien pu obtenir sa si sombre réputation si les intentions au départ sont si nobles?

C’est tout simple, des activités criminelles ont besoin de l’ombre pour pouvoir s’exercer, les criminels qui ont besoin de vendre leurs services sont présents. De cette façon, sur le Dark, on peut engager un tueur à gages, acheter ou vendre de la drogue, trouver des forums où se partagent du contenu illicite et censuré (les vidéos pornographiques pédophiles par exemple). Même si le Darknet a cette réputation, son usage premier demeure toujours d’actualité. A la question de savoir si les brigands qui crèchent sur le Darknet peuvent être arrêtés? Oui, cela arrive, et cela pose sous un nouveau jour la garantie de la liberté d’expression vantée par le Darknet. On en parlera à la faveur d’un autre billet.

Bref, on retiendra que le Darknet, ce n’est pas si mal.

Pour en savoir plus

Publié par Seyram Adiakpo

Je suis Seyram Adiakpo, juriste de droit public très intéressé par la problématique de l'internet et de la souveraineté numérique. Je discute sur mon blog des enjeux juridiques liés à internet et à son usage.

Laisser un commentaire

Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer