L’Afrique, un terreau fertile pour la philosophie du logiciel libre 1/3?

J’avais dit dans un article précédent qu’on parlerait de logiciel libre et open source. Hélas, j’ai dû m’adonner à quelques analyses sur le COVID-19. Mais voilà, nous y sommes! Parlons logiciel libre et Open source.

En effet, après plus de deux décennies de résistance au système capitaliste de l’Informatique, la philosophie du logiciel libre a sensiblement gagné du terrain et en Afrique, elle n’est pas absente de la communauté des développeurs.

Mais d’abord qu’est-ce que la philosophie du logiciel libre ? 

Il est nécessaire de lever tout de suite l’équivoque. Oui, en ce qui concerne la terminologie. Le terme « logiciel libre » et « Open source » sont souvent utilisés de façon interchangeable… mais désignent des réalités quelques peu différentes. De la nécessité d’apporter la nuance. Le logiciel libre est un concept plus vieux que l’Open source. L’objectif du logiciel libre est d’offrir plus de libertés aux utilisateurs quant à la liberté d’exécuter, copier, distribuer, étudier, modifier et améliorer le logiciel. Un logiciel libre doit respecter quatre critères :

  • La liberté d’exécuter le programme comme l’utilisateur le souhaite, et à toute fin (liberté 0);
  • La liberté d’étudier le fonctionnement du programme, et le modifier comme l’utilisateur le souhaite, pour son ordinateur (liberté 1);
  • La liberté de redistribuer les copies que l’utilisateur a reçues (liberté 2);
  • La liberté de distribuer des copies des versions modifiées pour donner à toute la communauté une chance de profiter des modifications (liberté 3).

L’opposé du logiciel libre est le logiciel propriétaire. On constate que le logiciel libre offre l’accès au code source. Mais, et le Open source donc ? La nuance vient de l’intérêt commercial du logiciel. Le Open Source est un rebaptême du terme logiciel libre. Mais le logiciel libre conserve son originalité.

Alors, quels sont les principes de l’Open source ?

  • La redistribution doit être libre ;
  • Le programme doit être distribué avec le code source, sinon il doit y avoir un moyen très médiatisé pour l’obtenir sans frais ;
  • La licence doit autoriser les modifications et les œuvres dérivées, et doit leur permettre d’être distribuées sous les mêmes termes que la licence du logiciel original ;
  • Pour maintenir l’intégrité du code source de l’auteur, la licence peut exiger que les œuvres dérivées portent un nom ou un numéro de version différent de ceux du logiciel original ;
  • La licence ne doit discriminer aucune personne ou groupe de personnes ;
  • La licence ne doit pas défendre d’utiliser le programme dans un domaine d’activité spécifique;
  • Les droits attachés au programme doivent s’appliquer à tous ceux à qui il est redistribué, sans obligation pour ces parties d’obtenir une licence supplémentaire ;
  • La licence ne doit pas être spécifique à un produit ;
  • La licence ne doit pas imposer des restrictions sur d’autres logiciels distribués avec le logiciel sous licence. Par exemple, la licence ne doit pas exiger que tous les autres programmes distribués sur le même support doivent être des logiciels open source ;
  • La licence doit être technologiquement neutre.

La différence n’est pas facile à établir. On peut juste dire que l’Open source est une méthodologie de développement alors que le logiciel libre est un mouvement social, ou encore, une idéologie.  

Hum, le billet s’allonge.

Si je continue, ce sera trop long…Je préfère consacrer plutôt une deuxième partie aux apports du libre à l’Afrique. On y parlera aussi de l’aspect légal de l’Open Source. Ensuite je verrai si je reviens sur les considérations idéologiques de la chose. Je justifierai ce pourquoi j’affirmais que le logiciel libre avait de l’avenir.

Pour en savoir plus…

Publié par Seyram Adiakpo

Je suis Seyram Adiakpo, juriste de droit public très intéressé par la problématique de l'internet et de la souveraineté numérique. Je discute sur mon blog des enjeux juridiques liés à internet et à son usage.

3 commentaires sur « L’Afrique, un terreau fertile pour la philosophie du logiciel libre 1/3? »

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