Nous faisons désormais partie d’une race d’humains dont le bras droit est doté d’une nouvelle terminaison : un gadget électronique, un Smartphone. Nous ne sommes pas nés avec mais nous l’avons développé suite à une addiction. Et le phénomène a bien un nom scientifique: la nomophobie!. L’homo nomophobus est de toutes générations, de la jeune génération à la plus mature ! La nomophobie est la peur d’être séparé de son Smartphone.
Nomophobie, que faut-il en savoir?
La nomophobie, c’est une contraction de « no mobile phobia ». C’est l’incapacité de faire sans son téléphone. Si c’est comme cela, on est tous devenus un peu nomophobes non? Quelle est votre humeur quand on vous prive de votre téléphone? Que devenez-vous quand la la batterie de votre téléphone est déchargée et que vous n’avez pas de chargeur compatible dans les environs? Pouvez-vous rester un jour, une semaine, un mois sans le téléphone? Votre réponse détermine si vous êtes nomophobe ou pas. Chacun a son petit argument pour rester accro à son téléphone (moi en premier). On reste connecté dessus pour garder le contact avec ses proches, pour être à l’affut des opportunités…bref « pour ne rien rater ». Imaginez-vous un jour sans votre téléphone! J’imagine l’angoisse! Seulement ça porte préjudice!
Les chiffres disent tout!
Savez-vous que nous consultons en moyenne notre téléphone 200 fois par jour? C’est beaucoup, non? Ne pas réussir à manipuler son téléphone est un défi quotidien. Ce défi commence au réveil. Imaginez qu’en gros (ou en moyenne, quand vous prenez votre téléphone, vous y farfouillez au moins cinq minutes avant de passer à autre chose.
La tentation est grande partout. Au lit au réveil (au risque d’être en retard au boulot), au petit coin, au volant ou au guidon, au bureau, au cours, à la pause, au moindre temps d’ennui (Candy crush a la rescousse), dans la rue, en traversant la route (là c’est très dangereux). Il n’y a jamais de mauvais moment pour dégainer son téléphone. J’ai déjà vu des gens cogner des poteaux électriques, des arbres ou même tomber dans des caniveaux parce qu’ils farfouillaient dans leur téléphone en marchant. Oulalah!
Mais l’affaire devient sérieuse quand elle se joue en termes de vies humaines. Selon les études, le Smartphone multiplie par trois le risque d’accidents. Selon les assureurs français, 1 accident sur 10 est associé à l’usage du téléphone portable et sur l’autoroute, 16% des accidents mortels lui sont imputables. C’est alarmant, non?
Et même les kits oreillettes ne nous protègent pas beaucoup de la distraction. Pendant que nous conduisons et qu’un appel survient, nous sommes surtout enclins à regarder droit devant et oublions un peu les rétroviseurs et signalisations. Vous voyez tout ce que le téléphone fait vivre à l’humain!
Téléphone et vie sociale
Connaissez vous les Hikikomori? Ce mot exotique nous vient du Japon et désigne un jeune retranché chez lui, hyperconnecté et qui ne prend plus part à la société. Bien que ce terme vienne du Japon, il désigne l’ensemble des personnes qui présentent ce comportement. De quoi vivent-ils? Beh…ils vivent au crochet de leurs parents (riches sans doute!). Cela est un phénomène de pays compliqués mais qu’il ne faut pas exclure en Afrique.
Le cas des Hikikomori est assez excessif, mais nous n’en sommes pas très loin parfois. Toujours connecté, toujours en train de regarder l’écran du téléphone, on en oublie l’entourage. Certaines personnes, pour éviter aux autres ce désagrément au cours d’une soirée ou sortie de groupe, préfèrent rester bonnement chez eux pour passer du temps avec leur téléphone chéri. Voyez-vous?
En outre, la présence des Smartphones partout a désacralisé bien de choses. On n’hésite plus à dégainer partout : couvent traditionnel, église, mosquée, cours, chiottes (considérés par beaucoup de personnes comme un endroit privilégié de rencontre avec soi-même), sortie galante, réunion familiale, lit. Beaucoup de situations sont ainsi désacralisées.
L’addiction, créativité et concentration
Selon certaines études, le Smartphone mobilise une grande part de notre attention. Une attention permanente chasse l’ennui. Or l’ennui stimule la créativité. Et vous savez ce que la créativité représente pour la science et l’art.
Vous imaginez que certaines personnes sont hyperconnectés alors qu’ils exercent un métier qui nécessite de l’attention. Les exemples seront nombreux : guichetiers (es) qui servent les clients avec une main munie de Smartphone (bonjour les erreurs!), les agents de police (sensés être disciplinés et organisés) qui gèrent la circulation en jetant des coups d’œil au téléphone…les assistants (tes) de direction qui tiennent à écouter ou répondre à tel message avant de servir le client (et gare à celui qui voudra intérrompre) etc.
Cela fait désormais partie des nouveaux facteurs qui ont renforcé la lenteur de l’administration publique dans nos pays, tant qu’on y pense. On devrait imposer plus de rigueur. Il en va des nerfs des usagers du service public.
En dehors de cela, je n’ose pas imaginer les opportunité que nous laissons passer parce que le regard était dans le téléphone. Que de livres auraient pu être écrits (et de billets rédigés, mea culpa!), des foyers auraient pu être sauvés, des emplois obtenus, des contrats conclus et des vies moins saccagées.
La nomophobie entretient la procrastination et chasse l’ennui, facteur important de la créativité et l’introspection.
Mais on utilise bien le téléphone pour travailler, non?
Absolument! L’emploi du téléphone est parfois utile sur le lieu de travail. Ce qui justifie son introduction et sa tolérance par les patrons. Mais quels sont les contours de l’usage du Smartphone dans l’environnement du travail et quelles conséquences juridiques de la nomophobie? Nous allons aborder les aspects juridiques de la cause dans le prochain billet!… et ensuite on verra ensemble comment gérer cette addiction.
C’est super cool cet article.heureusement je me suis fait le vilain plaisir de le lire.et j’ai appris beaucoup comme hikikomori,la nomophobie.merci parrain et à la prochaine.
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Merci d’avoir lu, Solange et merci à pour le retour positif !
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merci pour l’info et je t’attend pour le nouveau magazin
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