Nous avions précédemment discuté de l’addiction au Smartphone. On remarque de plus en plus de têtes baissées, même là où il ne faut pas et parfois au lieu de travail. C’est vrai que certaines personnes sont payées pour garder la tête baissée….mais qu’en est-il de ceux qui ne sont pas payées pour ça? Je veux parler de ceux qui n’ont pas été embauchées pour scruter Internet les réseaux sociaux. Peut-on se faire virer pour ça?
Que dit le droit?
Le salarié a le droit d’être connecté. Pris exclusivement, l’acte n’est pas répréhensible. Ce n’est ni un crime, ni on délit (ça on le sait, non?). C’est l’utilisation que vous en faites qui fait que c’est répréhensible ou pas.
Mais où est le problème alors n’est-ce pas? En fait cela relève d’une autre logique. Il est difficile de repérer l’intrusion de la vie professionnelle dans la vie personnelle du salarié, l’inverse est tout aussi complexe. L’usage du Smartphone peut se faire dans un cadre professionnel pour des fins professionnelles,… mais comment vérifier si l’employé s’occupe trop longtemps sur son Smartphone aux heures de travail pour des fins personnelles? Certains employeurs résolvent le problème en s’entendant avec les salariés pour que les tâches soient exécutées correctement et que les résultats soient atteints dans les délais impartis.
L’employeur peut-il interdire l’usage du téléphone ?
Comme je le disais, dans notre droit tropicalisé, il est difficile de surveiller le moindre acte du salarié, surtout quand il s’agit du téléphone. Au Togo par exemple, le code du travail autorise à l’employeur de faire adopter un règlement intérieur (art. 87 du Code de 2006). Cela permettra d’établir des règles de fonctionnement interne et de discipline obligatoires et communes à tous les salariés.
L’employeur peut, dans le règlement intérieur, restreindre l’utilisation du Smartphone sur le lieu du travail. Restreindre par ce qu’il n’est pas réaliste de prétendre pouvoir interdire. Et puis, pour garantir les droits des employés, la restriction doit être fondée. On ne peut apporter des restrictions aux droits des salariés et à leurs libertés individuelles qui ne seraient pas justifiées par la nature de la tâche à accomplir ni proportionnées au but recherché. C’est peut-être le cas du guichetier, du personnel d’accueil, du conducteur de véhicules, de grues, de l’employé qui manipule des substances dangereuses, de l’enseignant.
En outre, le Smartphone peut engendrer des nuisances sonores non avantageuses pour l’ambiance de travail.
Vous comprenez que quand vous n’atteignez jamais vos objectifs mais que vous êtes souvent sur votre téléphone, votre réputation professionnelle en souffrira! Vous pouvez vous faire virer un jour très facilement pour une raison ou une autre alors que la véritable raison serait que vous êtes trop addict à votre téléphone.
Vous pouvez choisir d’être un modèle
Maintenant tout dépend de la façon dont vous souhaitez orienter votre image. Voulez-vous qu’on garde de vous l’image d’une personne qui est toujours en train de farfouiller dans son téléphone, « faire WhatsApp », d’écouter des sms vocales et y répondre en plein travail, faire des selfies? Pensez-vous qu’on pourra vous confier la responsabilité de gérer des personnes? L’image que cela renvoie est simple : celui-ci n’est pas capable de gérer ses passions. Et puis vous savez, il est possible que dans quelques années, la capacité de rester concentré un certain nombre d’heures sans entrer en contact avec son téléphone soit une compétence prisée des recruteurs! Pensez-y et sortez du lot.
Vous imaginez-vous qu’un responsable agacé peut vous reprendre en public parce qu’on a besoin de toute votre attention? Et votre estime de soi brisée à tout jamais? Il ne nous reste maintenant qu’à faire l’effort de bien gérer notre téléphone. Dans le précédent article, j’ai laissé quelques conseils que j’essaie de suivre moi-même (on est presque tous concernés!). Si vous êtes dans le cas, alors bienvenu au club ! On y arrivera. Dans le prochain article, on aura des trucs et astuces vraiment pratiques pour mieux gérer notre (nos) Smartphone (s).